Le mercredi 13 janvier j’ai participé à la conférence de Frédéric Laloux à la Cité des Science à la Villette, sur le thème de réinventer l’entreprise. 900 personnes étaient présentes, ce qui témoigne de la résonance du thème de l’importance de l’humain au cœur de l’entreprise, et de la recherche de nouvelles structures et comportements dans l’entreprise qui caractérise de plus en plus de dirigeants.
J’ai été frappé par la simplicité du propos, et de la liberté qui en résulte par rapport à la mise en oeuvre par un dirigeant de ces principes dans son entreprise.
- Auto-gérance. Il n’y a plus de relation de subordination ou hiérarchie de pouvoir. Ce qui, face à un environnement complexe et incertain, rend l’entreprise plus à même de s’adapter rapidement, sans attendre l’aval de « chefs ». La question pour le dirigeant c’es
t « Est-ce que j’ose la confiance? » - Plénitude. Prendre en compte toute la personne, au lieu de demander aux collaborateurs de porter le masque, où les émotions et les intuitions sont étouffées par l’injonction d’une rationalité poussée trop loin et devenue stérile et inadaptée dans un monde volatile.
- Une raison d’être évolutive. La stratégie d’entreprise, au lieu d’être définie dans un Business Plan rigide, émerge des collaborateurs, et des possibilités qu’ils voient pour accomplir, et même faire évoluer, la raison d’être de l’entreprise. Ce qui m’a rappelé ce que Minzberg dit sur la stratégie émergente il y a quelques décennies.
A la fin, Michel Sarrat, PDG de GT Location (au centre de la photo) a témoigné de façon émouvante de son parcours personnel en termes d’identité, qui lui a permis de « lâcher les rennes » pour permettre à ses collaborateurs de libérer leur potentiel – de façon profitable aussi bien du point de vue humain que financier !
Certaines des idées apportées non sont pas neuves, mais je trouve que la façon dont Laloux les rassemble de façon cohérente dans un cadre flexible est enthousiasmante ; c’est aussi dans l’air du temps et peut-être précurseur d’un changement de société. Aujourd’hui, beaucoup de dirigeants sont profondément insatisfaits de la façon traditionnelle de fonctionner, mais ne savent pas trop comment faire autrement, où no’sent pas faute de protections. Laloux donne un cadre sécurisant où ils peuvent inventer une nouvelle façon de faire qui leur correspond.
Combiner ces idées avec le principe de développement durable et tout le mouvement qui nous a amené jusqu’au COP21, est, à mon avis un levier puissant pour créer la « civilisation empathique » dont parle si bien Jeremy Rifkin dans son livre « Une nouvelle conscience pour un monde en crise : Vers une civilisation de l’empathie ».